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 the love club

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Date d'inscription : 17/08/2016

the love club Empty
MessageSujet: the love club   the love club EmptyMer 25 Jan - 11:29

« Gabriel... elle dit. » C'est adorable. On dirait presque qu'il vient de lui briser le cœur. Et, pendant qu'elle se plaint, Gabriel ne la regarde pas. Il doit résister à l'envie de tourner la tête et de décortiquer toutes les impressions de son visage. À quel point elle est surprise ? À quel point elle a peur ? Est-ce qu'elle pensait vraiment qu'ils piétinaient le même côté de la frontière, qu'ils étaient dans le même camp ? Ou peut-être est-elle sincèrement déçue, ou quelque chose d'anormalement privilégié et de purement fictif. Il doit se contenter du son grinçant que font les syllabes de son prénom. C'est délicieux, presque autant qu'un bon putain. Et, cependant, la rage désespérée de la femme face à eux est au moins aussi fascinante à contempler. À ses pupilles, on voit bien qu'elle ne le croit pas vraiment. Comment une gamine aussi frêle – comment une gamine tout court – aurait pu abattre ce bon vieux Brady Kane ? Et si c'est la gosse qui a bel et bien pressé la détente, alors c'est forcément sur son ordre à lui ! C'est la certitude qui l'étreint, qui se resserre, et que Gabriel affronte sereinement, la nuque toujours posée contre le dossier. Même si c'était le cas (ce qu'il ne s'est pas passé), elle ne commettrait rien d'autre qu'un suicide inutile en se jetant sur lui. Il la balancerait par-dessus le toit... ça en ferait enfin un. Ou, dans la débâcle, il arriverait un drame plus contrariant que la perte insignifiante de ce brave Bradley. Et ceci est totalement exclu.

Il se produit pourtant une curiosité. Alors qu'elle levait les mains (tristement prévisible), Immy encaisse bientôt la responsabilité du meurtre. Pourquoi ? Gabriel s'attendait à ce qu'elle nie, rejette la faute sur lui et se défende mollement quand Mrs Kane se serait jetée sur elle pour l'étriper, n'est-ce que pour dissiper le doute et le coupable. Ils marquent tous deux un temps, et leur perplexité, et s'envoyant un regard qui jauge l'autre et soupèse sa réaction. Le roi de Stonebriar ne dit pas un mot. La veuve tressaille – de peur ? de rage ? - à la vue du flingue. C'est une tactique osée, qui a le mérite de soulever l'impatience de Gabriel. Ce serait amusant qu'elle abatte cette femme, cette étrangère – puisque, manifestement, elles ne se connaissent pas et ne se doivent absolument rien. Ce que le centre commercial peut receler d'absurde et de cocasse... de distraction et de récréation. Il plisse le regard pour mieux déceler les inflexions. Et il est quasiment surpris qu'Immy l'apostrophe :

« Dis-lui, toi, que ça le ramènera pas.
- Ah, non, il s'esclaffe pratiquement, ça ne le putain-de ramènera pas...
- Allez vous faire foutre ! »

Elle hurle si fort qu'une marée de rôdeurs doit accourir dans leur direction. Il n'y a qu'à Stonebriar qu'on redoute moins les ennemis du dehors que ceux de l'intérieur... Or, Mrs Kane a un mouvement pour eux (de là où elle se tient, il est impossible de distinguer lequel des deux elle voudrait attaquer). Elle tient en place, tenue par une force invisible. Elle a certainement peur de mourir. Non pas cette peur viscérale, qui rattache désespérément et pour aucune raison. Elle doit avoir peur de mourir sans pouvoir consommer sa vengeance. Si elle s'en prend à Gabriel, il pourrait simplement gagner – ou lui faire cent fois pire. N'importe qui pourrait débarquer sur ce toit et lui porter secours. Alors que la gamine... Ça se dessine si nettement, c'est tranchant pour les sens. Il se redresse pour mieux le voir. « Sors ton flingue, il ordonne à la fille. » Il a trop vu ce regard. Il a trop vu cette détermination. Ce foutu déclic... Et cette femme-là sera inarrêtable, à moins d'une balle dans le fond du crâne. « Sors-ton-flingue, il lui dit plus sèchement. » Mrs Kane s'est élancée, l'écume aux lèvres, un beuglement sombre dans la gorge. Elle n'a aucune arme, rien que ses poings et ses dents – et, de nos jours, c'est l'arsenal courant. Mais elle déborde d'ire et de violence. Probablement aussi fruste que Brady, c'est une meurtrière sans prestige. Et la gosse ne bouge pas. Mètre après mètre, l'assassine se rapproche et la gosse ne bouge pas. Las d'attendre qu'elle lui obéisse, Gabriel se jette sur ses pieds, il arrache le flingue à son nid et les deux balles dans sa poitrine stoppent net Mrs Kane dans sa course.
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